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Shaun le mouton - Le film

Maintenant je me rappelle, oui je me rappelle pourquoi ça fait si longtemps que je ne vais plus voir de films pour enfants AVEC des enfants dans la salle. Les enfants, ça crie, ça gigote, ça veut forcément aller aux toilettes après dix minutes de film alors qu’ils ont été aux toilettes juste avant (vous vous en êtes assuré, bien sûr), ça pose des questions toutes les dix secondes (et qu’est-ce qu’elle mange l’araignée, et pourquoi le taureau il est méchant, et pourquoi Shaun il est en prison ?…), ça chouine, ça jacasse, ça épuise… Ça n’a pas l’air comme ça, mais j’aime les enfants hein, sauf quand ils sont dans ma zone de confort, ou pas loin.

Ou dans une salle de cinéma donc, ou dans un compartiment de train, ou dans un avion, ou au resto à la table d’à côté… Bref, ma nièce de cinq ans, toute fière et toute contente d’aller au cinéma avec super tonton avec qui on a le droit de roter, de faire des prouts et des grimaces sur les photos, exige d’aller voir Shaun le mouton que je veux voir aussi. Banco : je veux le voir, elle veut le voir, allons le voir, on va le voir (comme une centaine d’autres enfants qui veut le voir), donc on le voit, nous le voyons, ils le voient. Donc on a vu Shaun le mouton. J’ai vu Shaun le mouton comme j’ai pu, entre braillements et cris aigus, et comme on rigole à peu près toutes les trente secondes, c’est passé très vite.

On pouffe pour un détail, s’esclaffe pour une expression, se bidonne pour un gag (le chien avec le regard fixe et fou, à mourir de rire), une allusion à un film (Le silence des agneaux) ou à une série (Breaking bad). Du coup à la fin, c’est ma nièce qui me demandait de bien vouloir faire moins de bruit. On croit rêver… Dommage qu’à la folie douce de l’ensemble et au brillant de l’animation ne réponde qu’une structure scénaristique assez décevante. Ici on est en terrain archi plan-plan, genre introduction, mise en place de l’intrigue, rebondissements, ralentissements, essoufflements, climax où l’on croit que tout est perdu, puis ça repart jusqu’au feu d’artifice final avec poursuite endiablée et morceau de bravoure.

Mais c’est tellement joyeux et délirant (le tout sans une ligne de dialogues) qu’il serait vraiment tarte de bouder son plaisir. Plaisir de lâcher ses zygomatiques et de voir des moutons avec des têtes hilarantes se faire la malle en ville à la recherche de leur maître. Parce que oui, un mouton du Suffolk, ça sait tout faire, c’est polyvalent, et puis c’est bon en ragoût. Ça sait quasi lire, comprendre un plan de ville sans utiliser Google Maps, ça sait se déguiser, dessiner, chanter, conduire, etc. Et comme nous tous simples mortels, ça voudrait bien fuir la monotonie du couple et du quotidien (lever à 5h, broutage, pâturage et tondage) après des années de vie commune, car les ovins eux aussi ont des sentiments, des désirs et des attentes, et rêvent très sûrement de bergers électriques.

Tag(s) : #Animation

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