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Nobody

Au début, on tique un peu : quoi, encore une histoire d’ex-espion, d’ex-super agent, d’ex-zigouilleur professionnel, d’ex ou pas d’ailleurs, qui a raccroché les flingues, s’est construit une vie pépère et se retrouve obligé de retourner au charbon parce qu’on le menace lui et sa petite famille qui, évidemment, ne savait rien de son passé d’ex-espion, d’ex-super agent et d’ex-zigouilleur professionnel ? Si ça vous rappelle vaguement Au revoir à jamais, si ça vous rappelle aussi John Wick ou Equalizer ou même True lies ou même Mr. & Mrs. Smith ou même Commando ou, pourquoi pas, Kiss & kill si, et tous les goûts sont dans la nature hein, vous êtes étrangement fan de Katherine Heigl et Ashton Kutcher, c’est normal parce que c’est pareil mais pas complètement mais presque, à la limite.

La formule, pourtant usée jusqu’à la corde, semble toujours faire l’affaire de quelques scénaristes en mal d’inspiration la recyclant sans tenter d’y apporter le moindre supplément d’âme. Ilya Naishuller, réalisateur du remarqué, du moins à l’époque, Hardcore Henry, film d’action bourrin tourné entièrement en caméra subjective, s’est donc emparé du script de Derek Kolstad (qui, tiens, a écrit les trois John Wick) pour en faire une chose complètement bête, complètement déjà vue, mais complètement jouissive. Aucune intention ici, sinon celles du plaisir immédiat et de la grosse déconnade, à l’image d’un Christopher Lloyd qui, manifestement, s’amuse comme un fou à jouer les badass octogénaire, fusil à pompe à la main.

Ou d’un quidam inoffensif et insignifiant se révélant être une véritable machine à tuer qui n’attendait que les emmerdes pour pouvoir se défouler à nouveau (la scène dans le bus, musclée). Bob Odenkirk, entre deux saisons de Better call Saul, s’en sort plus que bien dans ce rôle plus que physique (l’acteur s’est préparé et entraîné aux techniques de combat pendant deux ans), loin de ses prestations habituelles. Le scénario bien sûr n’en a que pour lui, ne prenant même pas la peine de développer un tant soit peu les autres personnages, du méchant mafieux russe (Alexeï Serebriakov, grimaçant) au père du héros en passant par ses enfants et sa femme (Connie Nielsen, sous-employée), tous réduits à de la pure figuration. Pas franchement subtil donc, mais franchement divertissant.

Nobody
Tag(s) : #Films

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