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The sadness

Reprenons. Annoncé comme LE plus violent, LE plus hardcore et LE plus transgressif des films de zombies/infectés, The sadness arrive enfin sur nos écrans avec la réputation, sinon LA réputation, d’électrochoc ultime en la matière. Toujours prêt pour une bonne dose de cinéma extrême, tu ne pouvais donc décemment pas passer à côté du film de Rob Jabbaz. T’allais voir ce qu’on allait voir. Et effectivement, question débordements trash et gore, t’as été servi. Là-dessus, pas de méprise. The sadness se lâche, charcle, ouvre les vannes, et t’imagine que la moitié de son budget a dû passer dans l’achat de faux sang vu les quantités monstrueuses qui déferlent à l’écran (les scènes du métro et de la scie chirurgicale, costaudes et généreuses).

Sauf que. Si le film, pour notre plus grand plaisir, ne fait clairement pas dans la dentelle (mais bien dans la boucherie décomplexée), il ne révolutionne absolument rien dans le genre. Sorte d’adaptation non officielle de la BD culte Crossed de Garth Ennis (le papa de The preacher et de The boys) qui n’en aurait gardé que les aspects les plus excessifs (un virus transforme les gens en psychopathes et dépravés sexuels), The sadness se vautre sur à peu près tout le reste : montage paresseux, tension négligeable, angoisse zéro, interprétation qui frôle l’amateurisme (c’est particulièrement le cas en ce qui concerne le héros principal incarné par Berant Zhu, d’une expressivité proche du néant), dernière partie (dans l’hôpital) bâclée, et dimension sociale et politique tout aussi bâclée.

Jabbaz souhaitait pourtant s’atteler à "la problématique du sentiment culpabilisant de ne pas réussir à s’intégrer dans une société hyper normée et codifiée telle que peut l’être la société taïwanaise". Mouais. Pas très crédible l’argument. Un peu tiré par les cheveux la justification (le virus comme libération et affranchissement personnels aux dépends des autres) et le soi-disant sous-texte sociétal de la chose. Et puis la surdose d’hémoglobine et le cabotinage de la plupart des acteurs jouant les "infectés" font que le film ressemble davantage à une série Z potache qui fait sourire (tant, à la fin, c’en devient grotesque, encore que le film s’autorise deux ou trois hors-champs assez pleutres, voire impardonnables, dont un en référence à A Serbian film) qu’à une œuvre viscérale propre à observer les pires instincts de l’Homme, rouage décidément faillible d’un système qui n’attendait qu’à imploser.

The sadness
Tag(s) : #Cinéma asiatique

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