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Adieu Berthe - L'enterrement de mémé

Mémé is dead, mémé vient de casser sa pipe, éteinte comme une ampoule dans son sommeil, la Berthe, pif, pouf, pschittt. Du coup, Armand, petit-fils petit bourgeois et pharmacien de son état, va devoir s’occuper de l’enterrement de mémé (et honorer sa mémoire défunte). Mais comme dans sa vie, rien ne va être simple (ou tout va être compliqué, c’est à voir), parce qu’Armand est un éternel indécis, incapable de comprendre ce qu’il veut et inapte à choisir entre raison ou passion, genre sa femme ou sa maîtresse ? Pharmacien ou magicien ? Les pompes funèbres Rovier-Boubet ou Obsécool ? Armand hésite, Armand tergiverse, Armand louvoie comme sur sa trottinette à moteur dans les petites rues de sa petite ville de petite banlieue. Il voudrait bien, Armand, il pourrait s’il le voulait, mais non, il préfère prendre la tangente, malgré lui, sans le vouloir. Et puis c’est quoi, vouloir ?

Le premier tiers du film est plus que prometteur : humour grinçant, situations parfois absurdes, dialogues ciselés et plein de tout petits détails cocasses qui rappellent l’excellent, sinon le meilleur, du cinéma des frères Podalydès (le cinglant Liberté-Oléron, et Dieu seul me voit aussi). Puis la farce pince-sans-rire, si typique de la fratrie Podalydès, laisse place à une comédie plutôt molle, et les atermoiements amoureux et familiaux d’Armand finissent par ennuyer sérieusement (alors que l’épopée des funérailles se suffisait à elle-même, entre prestataires bizarres et cyniques, cercueil à choisir, soucis techniques et enterrement délirant sur du Vangelis).

Ça patine, ça patine et ça patine. À vouloir parler (et faire rire) de tout (la famille, l’amour, la mort…), le duo Podalydès s’égare dans le doux drame pataud, jouant à la fin la carte d’une émotion à peine touchante. Quant aux acteurs (la bande habituelle est là, au complet, d’Isabelle Candelier à Michel Vuillermoz en passant par Jean-Noël Brouté), ils font hyper bien ce qu’on leur demande de faire, mais sans grande surprise : Podalydès fait du Podalydès, Lemercier du Lemercier (sa volée de jurons dans le cimetière est un régal), sans oublier Noémie Lvovsky en incessante guest star… Réussite en demi-teinte donc pour un film bof à qui il manque un gros pétard là où je pense, et perdant de sa verve jubilatoire au profit pas très profitable d’une tendresse inoffensive.

Adieu Berthe - L'enterrement de mémé
Tag(s) : #Films, #Cannes 2012

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