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MG dans ta face #8

Rien ne se passe vraiment pendant l’été, sauf MG qui résiste à toutes les saisons. Du coup, je serai de retour en septembre et en pleine forme, en plus d’un salaire grassement revalorisé [Note du patron : "Tu peux toujours rêver, bitch, et si t’es pas content, t’as qu’à aller chez ASBAF, c’est du même niveau que tes conneries"]. Oui, tout augmente, même le salaire des plus riches (mais loin du salaire maximal souhaité dans Pater). Ne voulant pas m’étaler sur le montant de mes honoraires, finissons-en avant qu’arrivent sable fin, coquillages, crème solaire et J’aime regarder les filles qui sera, sans nul doute, le film de l’été (c’est pas comme si allaient sortir en plein mois d’août deux des films les plus attendus de l’année, Melancholia et La piel que habito). En attendant, voici le programme "jusqu’au-boutiste" de ce mois-ci (c’est ce qui décrit sûrement le mieux les films vus durant ces dernières semaines).

Balada triste signe le retour d’Álex de la Iglesia dans un joyeux bordel avec trompettes, clowns tristes et histoire de l’Espagne, rien que ça. Dur d’être fixé : œuvre d’un génie ou raté de l’année ? En tout cas, il faut bien s’accrocher et accepter les moindres pulsions du réalisateur qui ne sont pas toujours pour le meilleur, mais bien pour le pire.

My little princess ne cède rien sur le glauque, même si la réalisatrice n’a pas oublié d’édulcorer un peu son récit, nous évitant ainsi la vision d’une petite fille de 4 ans en porte-jarretelles. Eva Ionesco créé un univers kitsch assez intéressant, du Greco à Pierre et Gilles (sans les cadres), où Isabelle Huppert réussi (encore) à donner corps et âme à une putain de pauvre maman. Bien sûr, on n’échappe pas à quelques longueurs et à un manque cruel de subtilité, mais je dis ça surtout pour ne pas faire original dans ma critique.

Jusqu’au-boutiste comme l’est aussi J’ai rencontré le diable, nouveau film interdit au moins de 16 ans du réalisateur de Le bon, la brute, le cinglé. D’une noirceur et d’une violence sans égal et jusqu’à l’écœurement, le film reprend le schéma classique du vigilante movie où un mari très beau et très remonté veut venger sa femme très belle et à la peau très douce, violée, torturée, décapitée et démembrée par pur plaisir sadique (celui d’un tueur pas beau du tout). Schéma classique parce que, forcément, le mari se sent coupable, et forcément elle était enceinte, et forcément il ne le savait pas et forcément il va se défouler grave.

La déception de J’ai rencontré le diable vient du fait que l’acharnement de violence dans ce jeu du chat et de la souris, du vengeur et de ses diables (le violeur et son propre démon intérieur) lasse, s’essouffle et ne suffit pas à tenir les 2 heures et des patates. Sans enjeux dramatiques majeurs sinon celui de la Loi du Talion, le scénario ne dépasse pas quelques lignes et le concept basique du vigilante. Kim Jee-woon ponctue son film de tentatives d’intrigues, de personnages qui ne font qu’une rapide apparition, de thèmes sous-abordés (le cannibalisme, entre autres), mais nous happe par la force de sa mise en scène et de ses plans sublimes (découverte de la tête du cadavre, premiers plans dans la neige, scène dans la serre…).

Vincent Cassel, dit Le moine, a lui aussi rencontré le diable dans le nouveau film de Dominik Moll, Le diable, un ami qui ne vous veut pas que du bien. La mise en scène est soignée, avec un véritable travail sur la lumière plutôt appréciable. Sous le feux des projecteurs et au cœur des paysages arides de la Catalogne, se déchaînent les passions vénéneuses d'une tripotée de culs-bénits. À faire pâlir les grenouilles de bénitiers, le film, largement inspiré du roman de Matthew Gregory Lewis, va jusqu'au bout du truc avec possessions satanistes et autres déviances chrétiennes. Ça se tient, notamment grâce à Vincent Cassel, complètement habité, mon double en acteur qui commence à se taper une putain de filmo, l'espèce d’enfoiré.

Jusqu’au-boutiste, c’est aussi Omar m’a tuer qui, comme dirait un très cher collègue et ami qui m’a envoyé sur les roses pour des vacances communes et qui a d’ailleurs menti à tous ses lecteurs puisqu’il ne possède même pas d’i-Phone, va jusqu’au bout de la page Wikipédia de l’affaire. Là non plus, il n’y a rien d’autre que cette volonté sans limites et sans enjeux de gracier ce pauvre Omar. On se demande encore comment tout cela est possible. Bordel de Dieu, c’est comme dans Desperate housewives, c’est toujours la faute du jardinier. Parce que bon, c’est quand même un peu gros, non ? Essayez d’écrire dans le noir après avoir été lacéré(e) à coups de hachette, en ligne droite sur une porte qui bouge et avec votre sang, "MG m’a niquer" ou "MG m’a niquait" (ça, c’est directement extrait des perles du Bac), et beh c’est pas évident, quasi impossible même. Quoi ?... Mais si, le Bac, l’espèce de diplôme que l’on essaie de donner à tout le monde, même avec de l’argent (putain, dur d’être jeune, dur d’être rebeu et dur d’être jeune et rebeu).

Jusqu’au-boutiste, tel le sera We need to talk about Kevin, le nouveau film de Lynne Ramsay. Grosse claque prévue à la rentrée, il sera sans aucun doute dans pas mal de top 10 des meilleurs films de l’année tant le film déploie une force et une énergie où la rage d’un gosse effroyable conduit une famille jusqu’en enfer. La réalisatrice n’hésite pas à prendre les chemins risqués d’une véritable expérience visuelle (le prologue pendant la Tomatina est absolument grandiose), chaque plan est sublimé sans jamais verser dans l’afféterie et vous ne verrez jamais plus un arrosage automatique de la même façon. En plus de l’effrayant Ezra Miller dans l’incarnation parfaite de Kevin (du Mal), Tilda Swinton, magistrale, donne corps à ce film qui vous fera sortir de votre léthargie post-vacances et pré-rentrée.

En attendant, vous pouvez toujours aller (re)voir le délicieux Beginners, vrai coup de cœur sensible, l’intelligent et sournois Pater, vrai coup de tête, et le sans intérêt (avant diffusion sur TF1) Switch, mauvais coup au cul.


Publié par MG, celui qui a niqué Florent Germond en l’ayant poussé du haut de la falaise (les loups avec) et qui peut enfin "pump it up" tranquille. Super belles vacances à tous.

Tag(s) : #MG dans ta face

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