Allez hop, nouveau billet car, comme le veut la tradition, cinéma = César et César = billet sur les César. Sans grande originalité, mon billet portera sur les César donc, sauf qu’ils n’ont pas encore eu lieu et qu’ils n’ont pas encore été attribués (je joue à Madame Soleil, j’adore). Mais pas vraiment besoin d’attendre, en fait, pour célébrer le triomphe de Des hommes et des dieux (comme annoncé en janvier) avec un grand chelem attendu : film, réalisateur, acteur, photo, mise en scène, décors, meilleure soutane et meilleurs chants religieux.
C’est tellement chouette de vouloir réconcilier les César avec un beau succès public, ce qui est assez rare finalement, les goûts cinématographiques des Français étant souvent assez limités ("On va au cinéma pour se détendre, pas pour réfléchir" : à croire qu’ils passent leur temps chez eux à faire que ça, les gens, à réfléchir), et Les petits mouchoirs en ont été, encore, une belle démonstration. Il est sympa, Canet, mais de là à lui refiler un César pour sa daube, faut quand même pas déconner.
Finalement, ce scénario (celui de Des hommes et des dieux, suivez un peu) ne peut être écarté que par un autre, assez peu éventuel mais plébiscité apparemment par les récentes pubs sur Canal (qu’est-ce qu’ils ne feraient pas pour qu’on les regarde, ces César), à savoir une célébration totale des comédies merde in France. Depuis qu’on nous fait chier avec la création du César "comédie" pour célébrer les Boons, les Merads et autres neuneus de la poilade pas poilante, cela ne serait pas impossible. Cette année, les César ont donc sélectionné, avec bon goût, une pléiade de comédies et on pourrait donc avoir droit à ça : Le nom des gens repartira avec le meilleur film, la meilleure actrice sera Sara Forestier (se paye-t-on notre gueule ?), le meilleur acteur sera Jacques Gamblin (se paye-t-on vraiment notre gueule ?), plus L’arnacœur, plus Tout ce qui brille, plus Le bruit des glaçons… Du gros délire.
À part ça, espérer que Tournée (mon meilleur film de 2010) puisse créer la surprise me paraît soit probable à 16,7%, soit pas probable du tout. Peut-être que Kechiche va encore réussir à nous dérober quelques César avec sa Vénus noire et que Léa Seydoux et Grégoire Leprince-Ringuet repartiront enfin avec ce putain de César du meilleur espoir, sinon, je propose qu’on arrête de les nominer, ce sera plus simple.
Ces abrutis, après avoir laissé filer, jadis, J’ai tué ma mère, récompenseront peut-être, cette année, Xavier Dolan, et seront assez intelligents aussi pour attribuer le César du meilleur espoir masculin à Edgar Ramirez pour son rôle dans Carlos qui, de toute façon, a toutes ses chances face à un Arthur Dupont (Bus Palladium) dont la prestation s’apparente à celle d’André Manoukian dans un show de tecktonik. Et histoire qu’on ne s’emmerde pas trop, une récompense pour François Damiens mettrait un peu de piquant à la soirée. Mais d’ici à ce que ça se produise, on va surtout pleurer parce que Tout ce qui brille va repartir avec le meilleur premier film, Invictus pour le meilleur film étranger, Anaïs Demoustier en espoir féminin pour D’amour et d’eau fraîche et Niels Arestrup va choper le meilleur second rôle pour L’homme qui voulait vivre sa vie. Pourrie qu’elle est, cette vie.
Sur ce, je vous souhaite bon courage pour vous taper un défilé d’acteurs ringards (Delon et Lagaf’ seront-ils là ?), des discours à chialer sa mère et des gags pas drôles (de Caunes étant moins fun que Zemmour ; oui, c’est possible). Et ne pas zapper aussi les incontournables moments de niaiseries contestataires, genre le cinéma se meurt, les intermittents aussi, le téléchargement c’est pas bien, blablabla… Pour finir, bonne chance encore parce que se fader la tronche de cake de Mitterrand toute une soirée, ça donne la diarrhée et l’envie de ne plus vouloir mettre les pieds en Thaïlande. Quant à moi, je pars en week-end avec Marina, Roschdy, Nicolas et Élodie (les vrais oubliés de ces nominations) m’amuser à poil dans la farine.
Publié par MG et remixé par mymp, ceux qui préfèrent aller aux Chandelles plutôt que mater les César.
En plus : les César 2010 sur SEUIL CRITIQUE(S).