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The hitcher

L’inutilité d’un remake a souvent été démontrée et celui d’Hitcher (1986), brillant thriller ayant sa place dans le panthéon des petits films cultes et servant encore de référence dans le cinéma d’aujourd’hui (Breakdown, Une virée en enfer, Wolf creek...), confirme malheureusement la règle. Là où le film de Robert Harmon jouait intelligemment sur une interprétation symbolique (le tueur comme extension de la part sombre du héros), la version 2007 s’engage dans un développement sans envergure des enjeux formels et fondamentaux posés par la première version, et abuse des tics faciles du film pour ados (musique rock, effets tape-à-l’oeil, photo saturée...) qui délitent l'infime "sérieux" qu’à voulu donner Dave Meyers à son film. La peur et la suggestion habitaient le film d’Harmon jusqu’à créer une angoisse métaphysique universelle. Ici, le suspens poussif de ce nanar déjà daté prêtent plutôt à sourire et à ennuyer.

L’histoire n’est plus celle d’un jeune homme solitaire, Jim, aux prises avec un tueur énigmatique matérialisant ses démons intérieurs, mais celle d’un couple tête à claques tentant d’échapper à un psychopathe plutôt malin. La fin démontre également l’abêtissement du projet qui se réduit à un coup dans l’eau moralement douteux. Dans la version de 1986, Jim tue John Ryder (Sean Bean est bien, mais ne fait pas le poids face à Rugter Hauer) comme s’il tuait une partie de lui-même ; dans cette nouvelle version, Grace se débarrasse de John Ryder en se faisant justice elle-même, dans un grand sursaut enflammé de vertu bouseuse américaine où l’auto-défense armée se vit comme un acte de loi élémentaire et de foi patriotique.

The hitcher
Tag(s) : #Films

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