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Les invités de mon père

Engagement humanitaire, défense des sans-papiers, rapport(s) à l’argent, filiation, éducation, famille, figure du père comme modèle irréprochable, il y a de tout (de trop) cela à la fois dans Les invités de mon père, court-bouillon maussade et succédané du pauvre des "comédies sociales" à la Bacri et Jaoui qui file dans toutes les directions sans jamais arriver nulle part (on peut y voir aussi une sorte de Je vous trouve très beau des villes, autre comédie sociale qui eut son petit succès). Déjà que les "Jabac" commencent sérieusement à radoter et à ne plus étonner personne (quelqu’un a des nouvelles ?), l’intérêt du deuxième téléfilm d’Anne Le Ny s’avère donc aussi alléchant et essentiel que peut l’être celui d’un documentaire de dix heures sur la fabrication à l’ancienne d’un appeau au fin fond du causse Méjean en hiver.

Que dire d’autre, en définitive, face à une telle banalité filmique rarement drôle qui soulève, qui mobilise autant de sujets que de vide (qui trop embrasse mal étreint), sujets dont on se contrefout à moitié parce que traités avec affabilité et d’un niveau proche de l’Ohio ? Oui, les acteurs sauvent en partie les meubles (le casting est tout de même remarquable), oui, il y a deux ou trois scènes qui, soudain, (r)éveillent l’attention, en particulier celle où Luchini et Viard se font draguer par un couple échangiste qui leur propose de les accompagner à une "soirée" (la scène est presque irréelle, presque déplacée parmi toute cette platitude désespérément plate à faire se damner une limande boulimique), oui, ça se regarde sans grand ennui, mais avec une telle indifférence morale et un tel renoncement esthétique.


Anne Le Ny sur SEUIL CRITIQUE(S) : Ceux qui restent.

Les invités de mon père
Tag(s) : #Films

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