À la Maison Blanche

Série multi récompensée et multi encensée, À la Maison Blanche suit, sur 7 saisons, les deux mandats de Josiah Bartlet, président démocrate talentueux et prix Nobel d’économie. Autour de lui gravite son staff présidentiel regroupé dans l’aile ouest de la Maison Blanche : secrétaire général, juristes, conseillers, chargés de communication, porte-parole. Les premiers épisodes sont ardus ; les dialogues sont rapides, complexes, et il est assez difficile, pour un néophyte en politique américaine ou étrangère, de comprendre les subtilités et les rouages d’un système qu’il ne connaît pas ou peu. Passé le cap des premiers épisodes, l’intérêt se manifeste grâce aux personnages attachants, magnifiquement interprétés, et à ce sentiment grisant d’être soudain l'observateur privilégié des manigances du pouvoir, des conflits intérieurs et internationaux, et des relations intimes, morales et politiques d’hommes et de femmes dévoués entièrement à leur président.

Pas du tout manichéenne, loin des clichés et du sensationnel, À la Maison Blanche se permet, au contraire, de montrer les failles d’un système constamment sur la brèche avec ses ratés, ses compromis, ses dérapages et ses abus de pouvoir. N’oubliant pas les règles élémentaires d’une bonne série (du suspens, des intrigues amoureuses, des cliffhangers en fin de saisons), À la Maison Blanche aborde de front et sans langue de bois des questions épineuses telles que la liberté de la presse, le lobbying des groupes de pression (extrême droite, religieux, anti-avortement), la commercialisation des armes à feu, le traitement du sida en Afrique, puissance de l’armée, abolition de la peine de mort, mariage homosexuel, poudrière du Moyen-Orient… Et nous aide à décrypter, avec intelligence et précision, le fonctionnement et les mécanismes des institutions d'un pays, et à comprendre aussi les enjeux et les paradoxes d’une Nation.