Il était grand temps de faire ma rentrée et, année électorale oblige, je vais me mettre à l’ordre du jour (politique). MG se prépare donc pour 2012 (MG président !). Après ces premiers mois de 2011 pas super bandants, tentons d’établir quand même un premier classement avec quelques chouchous. Six films qui ont marqué 2011, de janvier à août, six films comme six candidats à la primaire socialiste (MG président, top raccord).
Entre la révélation australienne de l’année qui nous a prouvé que l’Australie n’avait pas que Tina Arena et les kangourous, le nouveau et beau Sofia Coppola, et le film où tu vois ta vie défiler juste avant le générique de fin (Melancholia), on a trouvé un joli duo Cavalier/Lindon assez frais, un film qui a eu la bonne idée de faire taire Mélanie Laurent pendant au moins vingt minutes et un film iranien même pas chiant. Tout ne fut donc pas perdu en ce début d’année, laissons donc les péloches continuer de tourner et vive le cinéma (à prononcer dans les règles de l’art).
MG 2012, ce sera surtout des critiques plus longues et des articles plus courts, des critiques sans films et des films sans critiques, des jeux sans cadeaux et des cadeaux sans jeux, et une mise en page différente mais sachant garder l’esprit de la précédente. En gros, une nouvelle formule, mais bon, rien n’a vraiment été décidé (c’était les vacances, merde !).
Sortie d’un des films les plus (soi-disant) attendus de la rentrée : The artist. Même si Dujardin a reçu le prix d’interprétation masculine à Cannes, c’est Bérénice Bejo qui mérite tous les honneurs, elle dont le talent a été de jouer dans des films dont personne n’a jamais entendu parler (si si, je me suis documenté). Tout ça pour dire que la Bejo a surtout le talent d’être la femme du réalisateur et qu’elle se démerde plutôt pas mal (Dujardin, lui, n’ayant surtout que le talent de la "bankabilité"). Le film de Michel machin-bidule, qui parvient à parfaitement recréer l’ambiance du film muet, n’est malheureusement pas très inspiré et ennuie rapidement. Je dirai que c’est un film à moitié sympa parce que bon, en fait j’ai pas mal dormi en milieu de séance : ce n’était pas une bonne journée, en ce moment je suis très fatigué, la rentrée, les boulots, etc. [Note du patron : "MG, on s’en fout de ta life, en plus tu n’as pas "dormi", tu as ronflé, nuance"].
Le film du mois et peut-être même de l’année : L’Apollonide, ou quand les putains s’enivrent sur Lee Moses, rencontrent Baudelaire, Manet, Courbet, Ingres et Bonello… L’Apollonide est un film suave, un tableau sublime jusque dans son titre ; une liberté folle, un théâtre des chairs, une maison close devenant manifeste politique, artistique et absolument magnifique.
Sinon, en ce moment dans les salles, il n’y a pas que Les guerres des boutons. Il y a aussi La guerre est déclarée, le seul film de la rentrée qui allie très bien succès cannois, succès critique et succès public. Roméo et Juliette vivent à fond leur amour à la vie en faisant face à la mort. Le nouveau film de Valérie Donzelli court, crie et grouille, c’est une guerre esthétique et sensorielle déclarée à la maladie, guerre pleine de fougue, de panache et de singularité.
Gus Van Sant, qui d’habitude est loin d’avoir mes faveurs, m’a particulièrement séduit avec son nouveau film plutôt mainstream, film d’auteur américain en musique (musique pop très présente, trop insistante), stylé et tout et tout, mais loin d’être attendu dudit Gus. Film sans aucun doute imparfait, Restless a néanmoins une fantaisie, une fraîcheur et une émotion qui en font une balade folk qu’on a envie d’aimer. Et dans l’univers qu’il déploie (humour, bouleversements, charme des acteurs), Mia Wasikowska fait enfin des merveilles (des applaudissements pour le jeu de mots pourri).
Le roman de Thiery Jonquet, Mygale, était une matière première idéale pour Almodóvar (transsexualisme et transgénèse, muerte et bistouri). Malheureusement, le roman s’avère être un cadeau empoisonné puisque tout ce qui en faisait sa force (brutalité du récit, son aspect concis, efficace et chirurgical) est délayé dans un scénario complexe où s’ajoutent personnages secondaires et histoires de famille inutiles. Il reste une mise en scène brillante dont Almodóvar a le secret.
Et la claque de la rentrée, c’est quoi donc ? C’est We need to talk about Kevin qui, entre un gosse fou, une mère sous anxiolytiques, des lancers de tomates et un jet d’arrosage automatique, fait complètement surkiffer.
Publié par MG, celui qui est à la critique cinéma ce que Kadhafi est à la démocratie.