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Prison break

Portée aux nues dès le début de sa diffusion, Prison break a échauffé les esprits des sérievores du monde entier pour, finalement, s’écraser en plein vol dès la fin de sa deuxième saison. À l’instar d’Heroes, Prison break n’a pas su gérer l’après des deux premières saisons, prise au piège de son dispositif de départ devenu rapidement caduque (l’évasion à organiser à l’aide d’un tatouage codé contenant le plan de la prison et autres informations supra-essentielles) et transformant, à partir de là, ses intrigues en courses-poursuites sans queue ni tête et autres affrontements contre une énième et redoutable organisation (le Cartel). Maintenant morte et enterrée (malgré son retour annoncé pour une nouvelle saison), Prison break laisse derrière elle un vague souvenir amusé, puis dépité. Retour sur un déclin annoncé au gré de quatre saisons inégales.


Saison 1 - Ton épaule est tattoo. Avec sa gueule d’ange et son tatouage crypto-gothique, Michael Scofield se fait incarcérer à la prison de Fox River pour en faire sortir son frère, condamné à mort pour un crime qu’il n’a pas commis. Il tombe amoureux, échafaude des alliances, émoustille le mâle, combine dans son coin et réchappe plusieurs fois à la mort. Le concept original de la série fonctionne à 300%. Scofield et son tatouage sont les vedettes absolues de ce show roublard et invraisemblable sachant manier l’énormité de son sujet avec la précision d’un horloger suisse. La tension monte progressivement au fur et à mesure des épisodes jusqu’à un final qui tient véritablement en haleine.

Références : 24, Oz.


Saison 2 - L’art de la fugue. Changement de décor(s). À l’air libre, les évadés de Fox River se retrouvent avec les trois-quarts du FBI et de la police américaine sur le dos. Plutôt haletant dans sa première partie (une chasse au trésor), le rythme finit par s’essouffler dans la deuxième (faire tomber la Présidente, déjouer le(s) complot(s) du Cartel...) et l’action, trop dispersée au vu du nombre de protagonistes dont il faut gérer les intrigues, s’enlise paradoxalement dans un radotage scénaristique. C’est toujours aussi tiré par les cheveux et, cette fois-ci, inutilement surchargé en péripéties (mais rien à voir encore avec la saison 4), délitant au fur et à mesure l’intérêt encore vif de la série dont les failles deviennent de plus en plus évidentes. Le cliffhanger final, dans la prison de Sona, est assez impressionnant (mais ne tiendra pas ses promesses).

Référence : Le fugitif.


Saison 3 - Sona mon amour. C’est un peu le Midnight express de Scofield qui se retrouve coincé dans une prison du Panama aussi peu accueillante que celle de William Hayes en Turquie. Retour à la case départ donc, assez ironique en soi (la série semble se moquer d’elle-même), mais mal accueilli par les fans. Une nouvelle évasion se prépare et les intrigues autour du Cartel se complexifient davantage (avec l’introduction de deux personnages intéressants, Gretchen et Whistler). Sona s’avère ne pas être le cauchemar escompté, et Scofield est plutôt à la cool dans la moiteur du bagne. Cette nouvelle saison ne propose finalement rien de nouveau par rapport à la première : il fait juste un peu plus chaud et tout le monde mouille bien le maillot. Dommage, il y avait pourtant matière à remettre en jeu tout le concept même de la série en proposant une passionnante mise en abîme et ne pas déboucher, de fait, sur une désastreuse saison 4.

Références : Oz, Prison break.


Saison 4 - Scylla-mentable. Avec son MacGuffin à la noix (récupérer 6 cartes électroniques, puis une sorte de processeur miraculeux, Scylla), la saison 4 s’enfonce vers des gouffres de ridicule. Les scénaristes, visiblement sous cocaïne ou en manque d’affection, ne font même plus l’effort d’apporter une once de crédibilité à leur script, osant toutes les coïncidences, incohérences, obstacles et raccourcis narratifs (le must : la maladie inattendue de Scofield). C’est comme si la série s’autodétruisait dans un grand éclat de rire démentiel. Wentworth Miller s’est rudement empâté, les acteurs semblent vouloir en finir au plus vite, le cœur n’y est plus et la déraison l’emporte sur la moindre des qualités. Les derniers épisodes, faisant intervenir la mère de Scofield en "méchante" toute-puissante, achèvent de traîner la série dans la boue et le ca(ni)veau familial (on pense à l’improbable saison 6 de 24 avec le père Bauer en bad guy ultime). Ça y est, c’est terminé, il était temps. Quoi ? Un téléfilm de deux heures relatant l’emprisonnement de Sara pour le meurtre de la mère de Michael et le plan de celui-ci pour faire évader sa dulcinée ? Non franchement là, c’est plus possible…

Références : 24Alias, MacGyverMission : Impossible.

Prison break
Tag(s) : #Séries

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