Ça n’aura, a priori, échappé à personne, mais ce blog ne parle pas uniquement de cinéma. Les séries constituent un univers à part entière fait d’autant de passion et d’originalités scénaristiques que celui du septième art. Depuis le milieu des années 90, l’essor incroyable des séries ("l’âge d’or" fut atteint au début des années 2000) a fait comprendre à tous, et surtout à l’industrie du cinéma, qu’il fallait désormais considérer, estimer ce média artistique, doté d’une belle exigence et d’un fort potentiel imaginatif, à sa juste valeur, qu’elle soit créative ou en dollars.
Ce palmarès des 10 meilleures séries télé des années 2000 (que je considère, en tout cas, comme les meilleures) ne prend pas en compte, car antérieures à 2000, mes séries cultes de chez culte telles que Friends, Sex and the city, Les Soprano, À la Maison Blanche, Oz ou Absolument fabuleux (ce qui, finalement, pourrait constituer un autre palmarès, celui des 90’s). Et, si j’avais eu le temps, Battlestar galactica, The big bang theory, Sur écoute, En analayse et bien d’autres encore auraient eu, à n’en pas douter, une place de choix dans ce classement.
1 / Six feet under (2001). Ma chouchoute, ma only one, ma prunelle de mes yeux… La vie, la mort et l’amour. Des sujets presque ordinaires traités de façon extraordinaire ; mise en scène au cordeau, univers visuel étonnant, décalages subtils et un ton grave gorgé d’humour noir, font de la série d’Alan Ball un sommet de perfection télévisuelle. Sans oublier un final de 5 minutes absolument bouleversant.
2 / Breaking bad (2008). Une série qui se dévore aveuglément et comme une drogue. On savoure la précision du scénario et des dialogues, l’interprétation exceptionnelle des acteurs, le mélange des genres et la mise en scène inventive. Noire et frappée, Breaking bad malmène son anti-héros avec virtuosité et jusqu’à un point de non-retour.
3 / The comeback (2005). D’une férocité inouïe, la série de Lisa Kudrow n’épargne rien ni personne. Critique virulente et mise en abîme du milieu de la télévision, The comeback a totalement décontenancé le téléspectateur américain malgré des critiques dithyrambiques. L’interprétation de Kudrow, éblouissante, parachève le côté grandiose et grinçant de cette série singulière.
4 / Arrested development (2003). Située quelque part entre une sitcom autodestructrice et un Woody Allen sous acide, la série de Mitchell Hurwitz est un bijou d’humour à froid, frénétique et décalé. Sa débilité inventive est si unique, si grandiose, qu’elle se savoure sans modération, sans gêne et sans hésitation.
5 / Mad men (2007). Classieuse à mort, la série déjà culte de Matthew Weiner explore les dérives existentielles d’un homme trouble au passé encore plus trouble : Don Draper. Et en profite pour se replonger dans l’Amériques des 60’s et observer ainsi les changements moraux et sociaux d’un pays en plein questionnement, à l’image de son si énigmatique héros.
6 / Entourage (2004). Rythmée par une B.O. d’enfer, électrisée par des guest-stars en pagaille, des dialogues enlevés et une interprétation irrésistible (Jeremy Piven ne joue pas, il EST Ari Gold), Entourage ne se prend jamais complètement au sérieux ; ses signes extérieurs de richesse ne sont que les paravents accessoires d’une étude plus concrète sur une amitié immuable et sincère, conflictuelle et attachante.
7 / Carnivàle (2003). Abouti à tous les niveaux, envoûtant et onirique, ce chef-d’œuvre d’HBO relate le combat éternel entre le Bien et le Mal en pleine Grande Dépression américaine. Décors, costumes, mise en scène, photographie, musique, tout concourt à créer un environnement superbement rendu qui donne presque à ressentir, à éprouver la chaleur et la poussière, la sueur et le vent sec. Générique d’intro magnifique.
8 / Lost (2004). LA grande série labyrinthique qui fait devenir fou. Complexe et d’ores et déjà mythique, Lost dépasse toutes les interprétations, déjoue toutes les tentatives de résolution. Elle est surtout parvenue à transcender son thème de départ (survivre sur une île étrange) en en faisant une épopée existentielle sur le destin et les choix, les agissements de chacun à prendre et à faire au cours de toute une vie (passée, présente et/ou future).
9 / The big bang theory (2007). Sitcom hilarante, The big band theory fonctionne sur le décalage permanent entre l’asociabilité (limite autisme) de quatre énergumènes fondamentalement nerd (Sheldon surtout, le plus psychotique de tous), et la normalité, la simplicité de notre monde représentées par la gentille Penny. Décapante, jamais moralisante, la série est un festival de rires et de références geek.
10 / True blood (2008). Formidable patchwork de mauvais goût assumé, de couleurs, de sexe et d’intelligence dans le propos, True blood réinvente de manière exquise le mythe du vampire qui, à l’aube du troisième millénaire, a soudain fort à faire avec une race humaine plus bête et méchante que jamais.
Il y a eu aussi de belles surprises (Big love, Damages, Deadwood, Weeds, The L word, Rome, Tell me you love me, The office version anglaise…), des classiques désormais qui ont relativement bien vieilli (24, Desperate housewives, How I met your mother…) et pas mal de déceptions à court ou long terme (Heroes, Prison break, Dirt, Joey, Les Tudors, Dirty sexy money, Nip/Tuck, Alias…).