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Now apocalypse

Puisque les plus grands s’y sont mis (David Lynch, Park Chan-wook, Nicolas Winding Refn…), Greg Araki s’est dit que, lui aussi, allait faire sa petite série télé. À défaut, il s’était contenté jusqu’ici de mettre en scène plusieurs épisodes d’autres séries (Riverdale, 13 reasons why), perdant de son originalité et de son caractère dans des productions plutôt consensuelles et majoritairement teenage. Et si, précisément, Araki n’a eu de cesse d’évoquer le monde de l’adolescence et post-adolescence dans ses films, ces derniers, par leur aspect déjanté, étaient destinés à un public un poil plus adulte, voire averti (la scène finale de The doom generation par exemple, à base de viol et de sécateur).

Sorte de mix bariolé et ultra-sexué de toutes les œuvres d’Araki, Now apocalypse, dont le scénario serait une réplique de Nowhere remise au goût du jour, ne décevra évidemment pas les fans du réalisateur. On y retrouve ces couleurs pop et fluos, ces scènes de cul décomplexées brassant nombre de pratiques et de possibilités, ces lézards alien, ce coloc hétéro beau, romantique et gentil comme tout (Beau Mirchoff succède ici à Chris Zylka dans Kaboom), sans oublier drogues à gogo, fringues branchées, fin du monde, plans à trois (et plus si affinités), Roxane Mesquida (géniale en girlfriend française, donc qui fait la gueule, donc chic, donc insaisissable) et la musique toujours aussi planante de Robin Guthrie. Et Avan Jogia, héros de la série, est la réplique exacte de James Duval dans Totally F***ed up, The doom generation et Nowhere.

Sauf que Now apocalypse ne va pas plus loin que ça, qu’une espèce de vitrine, de showroom Araki. Ceux qui ne connaissaient pas seront forcément intrigués, sûrement emballés par tant de futilité et de joyeuseté, de fesses, de pecs et de seins à l’air, ceux qui adorent déjà adoreront toujours, et les autres regarderont ça d’un œil vaguement amusé, regrettant quand même le temps où Araki arrivait à nous surprendre, ne se répétait pas et faisait même des chefs-d’œuvre (Mysterious skin). Le scénario n’est qu’une succession de saynètes abordant chacune un thème spécifique (la célébrité, l’amour, les sentiments, la quête d’identité et de genre…) et reliées entre elles par une trame principale (l’apocalypse qui s’annonce aura-t-elle lieu ?) qui ne semble même pas intéresser Araki (et le spectateur encore moins), davantage occupé à filmer ses actrices et ses acteurs sous toutes les coutures et dans pas mal de positions.
 

Greg Araki sur SEUIL CRITIQUE(S) : Mysterious skin, Kaboom, White bird.

Now apocalypse
Tag(s) : #Séries

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