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Damages

Damages marque le retour magistral de Glenn Close dans l’univers télévisuel après sa participation, remarquée, dans la saison 4 de The shield. Son rôle d’avocate machiavélique a forcément beaucoup à voir avec ceux qu’elle interprétait dans Liaison fatale et Les liaisons dangereuses. Après la terrifiante Alex Forrest et la perverse marquise de Merteuil, voici donc la redoutable Patty Hewes, ténor du barreau new yorkais. Tout en gentillesse fielleuse et en sourires inquiétants, Patty dissimule, derrière une apparence policée, un monstre d’opportunisme et de violence (ses quelques crises de colères en sont d’autant plus glaçantes) ainsi qu’une lointaine blessure secrète qui la tiraille encore aujourd’hui.

L’instauration d'une double temporalité (deux époques, deux versions du temps, passé et présent qui se succèdent, s’entrechoquent et s’entremêlent pour aboutir à une vérité destructrice) permet la création d’un suspens physique et temporel ne contrecarrant jamais la compréhension des enjeux scénaristiques. Si cette construction peut paraître, à plusieurs instants, inutilement alambiquée, s’apparentant à un gadget formel susceptible d’accaparer n’importe quel quidam (à la 24 par exemple) plus qu’à une conception esthétique servant précisément le propos, elle s’apprécie malgré tout dans sa globalité en entraînant le spectateur dans un labyrinthe de tensions et de faux-semblants parfaitement manigancé. Emmenée par une Glenn Close souveraine dont on déguste chaque parole, se délecte de chaque geste, se repaît de chaque déchaînement, Damages sait tenir en haleine jusqu’à ses ultimes frémissements (le tout dernier plan de la série est magnifique, rappelant beaucoup celui des Liaisons dangereuses) en dépit de quelques rebondissements superfétatoires.

Damages
Tag(s) : #Séries

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