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Cartel

Tout ça pour ça et pour dire ça. Pourtant le film faisait envie… Une putain d’envie même. Cormac McCarthy (auteur de La route et de No country for old men) au scénario, Ridley Scott derrière la caméra et un casting à trois milliards de dollars : a priori, ça sentait ultra bon. Sauf que ça ressemble trop au pitch de No country for old men, et en moins bien, style tu remplaces un loser texan par un avocat bon chic bon genre embarqué dans une sale embrouille et un tourbillon de violences, et une mallette pleine de fric par des barils de poudre blanche. Un destin mal embouché, des tueurs implacables, quelques giclements de sang pour la forme, Javier Bardem avec une tête pas possible et bam, le tour est joué.

L’intrigue, qui ne raconte pourtant pas grand-chose, aime à se complexifier intentionnellement (et parfois inutilement), nous laissant nous, misérable spectateur, dans une bouillie infernale à tenter de recoller les morceaux (et y parvenant à moitié). Le scénario ne cherche d’ailleurs jamais à nous faciliter la tâche, s’alambiquant à dessein pour nous perdre et cassant toute dynamique rythmique pour se détacher un tant soit peu du tout-venant hollywoodien, avec en point final une morale tristoune qui tombe à plat : dans la tourmente de ce monde pourri plein de connards et de nantis repus, mieux vaut être le chasseur que la proie. Big news. Comme si on découvrait soudain les "vertus" de l’individualisme et du libéralisme à tout crin…

Il reste la mise en scène élégante de Scott, le sous-texte étrangement sexuel et les acteurs qui se la jouent grande classe, surtout Cameron Diaz, juste éblouissante, juste impériale en super bitch fatale et machiavélique, et parce que ça faisait longtemps qu’on n’avait pas vu une super bitch comme ça au cinéma, genre je fais l’amour au pare-brise de ma Ferrari devant mon mec et je t’emmerde (la scène vaut son pesant de grand n’importe quoi, tellement énorme qu’elle en devient jouissive). On voulait du saignant. On voulait du haut vol. On s’attendait à un renouvellement stylé du film noir, mais ça tchatche beaucoup trop pour nous clouer et ça s’agite à peine pour nous électriser, comme un corps qui convulserait, gentiment, après une décapitation sauvage.


Ridley Scott sur SEUIL CRITIQUE(S) : Alien, Blade runner, Hannibal, Prometheus, Seul sur Mars, Alien: Covenant, Le dernier duel, Gladiator II.

Cartel
Tag(s) : #Films

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