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Casse-tête chinois

Xavier Rousseau vs la vie, troisième round. Ce fut d’abord les choix à faire dans sa vie quand on est jeune et con et qu’on a encore tout à construire (L’auberge espagnole), puis ensuite les choix amoureux dans sa vie, lancé avec frénésie à la recherche de l’âme sœur (Les poupées russes), et c’est maintenant la vie, cette chienne, qui décide de s’embrouiller comme un rien. À 40 ans, c’est l’heure des bilans. C’est divorce, c’est paternité contrariée, c’est crise existentielle et c’est les gosses à gérer. Cédric Klapisch retrouve avec entrain (et nous avec plaisir) son personnage fétiche, son Antoine Doinel à lui et rien qu’à lui, pour de nouvelles aventures comico-existentielles en le lâchant, pour l’occasion, en plein Big Apple.

New York où ça grouille autant que dans la vie de Xavier qui ressemble à un vrai bordel. C’est sûr que Xavier a l’art de se la compliquer ; on dirait qu’il le fait exprès pour pouvoir nourrir ses romans de la substantifique moelle du destin. Bienvenue dans l’âge adulte, celui des gardes alternées et des samedis matins dans les parcs pour enfants, des femmes pré-ménopausées et de la famille recomposée à mort (avec ex et lesbiennes au programme). Moins chiant que Les poupées russes, mais moins réussi que L’auberge espagnole, Casse-tête chinois pétille et trépide de dialogues savoureux et de situations souvent drôles (d’autres plus convenues aussi, comme ce vaudeville final ou ces micmacs à l’immigration).

C’est léger et inconsistant avec des questionnements métaphysiques aussi futiles que désespérément nécessaires. Klapisch n’a visiblement pas grand-chose à dire de concret ou de nouveau sur l’emblématique crise de la quarantaine, emballant le tout dans des appartements de folie à Brooklyn ou Central Park (un peu moins glam à Chinatown) et un New York toujours aussi photogénique. On zappera également l’abus de tics visuels certes sympathiques, mais qui font un peu gadget et remplissage et enjolivage. Vivement (ou pas) le dernier volet où Xavier, à 80 ans, hésite désormais entre Josiane et Denise tout en essayant de se trouver d’urgence une couche. Et ça s’appellera Cercueil en chêne américain.


Cédric Klapisch sur SEUIL CRITIQUE(S) : Ce qui nous lie, Deux moi.

Casse-tête chinois
Tag(s) : #Films

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