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L'adieu à la nuit

Évoquée récemment dans Le ciel attendra de Marie-Castille Mention-Schaar (ou dans Les cowboys de Thomas Bidegain et la série The state de Peter Kominsky), la radicalisation islamiste de jeunes filles et jeunes garçons, prêts à partir en Syrie pour servir l’idéologie mortifère de Daech, a aujourd’hui inspiré André Téchiné pour son vingt-troisième long-métrage et sa huitième collaboration avec Catherine Deneuve. Thème d’actualité brûlant que Téchiné semble avoir, avec sa coscénariste Léa Mysius (réalisatrice d’Ava), rattaché à son environnement cinématographique habituel qui nous accompagne depuis tant d’années (la jeunesse, le sud-ouest, la famille, les secrets enfouis…).

Sans juger ni condamner, Téchiné suit Alex et Lila dans leur parcours idéologique qui les mènera vers un djihad qu’ils idéalisent, qu’ils préparent comme un grand voyage, loin de la terrible réalité du terrain que viendra d’ailleurs rappeler Fouad, ancien djihadiste repenti. En parallèle (et en contrepoint), Muriel, la grand-mère d’Alex, cherche à comprendre les motivations d’Alex, et surtout à l’empêcher de partir, quitte à le retenir prisonnier. C’est à ce moment charnière que le film devient plus fort émotionnellement, s’éloignant du côté un rien banal et didactique de la mise en place des futurs enjeux du scénario.

Préférant ne pas livrer un film purement sociétal, et n’apportant finalement pas grand-chose ni de réelle profondeur à son sujet, Téchiné porte un regard plus intime sur les conflits intérieurs qui tiraillent chaque protagoniste, de la volonté de conversion d’Alex, jusqu’à la mort, au sens du devoir familial de Muriel, jusqu’à l'irrévocable. Dommage également que l’interprétation ne soit pas toujours à la hauteur : Kacey Mottet Klein force plus que nécessaire la dureté de son personnage quand Deneuve… fait du Deneuve, sans surprendre, à l’image d’un film qui, trop souvent, peine à intéresser et à nous étonner.


André Téchiné sur SEUIL CRITIQUE(S) : Quand on a 17 ans.

L'adieu à la nuit
Tag(s) : #Films

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