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Terminator - Dark fate

Après un cinquième opus catastrophique (Terminator Genisys) qui semblait définitivement condamner la saga aux cartons et à l’oubli (sans parler du troisième et quatrième épisodes qui, même si relativement acceptables, ne se hissaient clairement pas au niveau des deux premiers), James Cameron a décidé de reprendre les choses en main de façon radicale (il était temps). Exit donc les timelines de ces épisodes sans saveur : ce Dark fate reprend des années plus tard après les évènements du Jugement dernier qui voyaient le T-800 et le T-1000 disparaître dans une cuve de métal en fusion, et Sarah et John Connor rouler vers l’inconnu.

Sauf que cette reprise en main soi-disant totale (et voulue comme idéale, mais alors pourquoi avoir confié la réalisation à cet ectoplasme de Tim Miller ?) s’avère finalement n’être qu’un pétard mouillé. Rien de vraiment déshonorant bien sûr, mais le retour de l’épisode des grands jours attendra encore (en même temps, difficile de passer après l’âpreté du premier et l’excellence du deuxième). D’autant que Dark fate se contente de reprendre le meilleur de ces deux épisodes pour en faire une sorte de condensé malhabile qui chercherait en plus à surfer, de façon un peu trop opportune, sur quelques thèmes d’actualité (immigration mexicaine dans l’Amérique de Trump, diversité, inclusion et place des femmes).

Malhabile par exemple dans la façon d’intégrer Arnold Schwarzenegger et son personnage dans l’intrigue qui n’avait pas spécialement besoin de sa présence ni de son utilité (sinon pour faire plaisir à la fan base et capitaliser sur d’éventuels agréments nostalgiques). Surtout, le trio de tête féminin se suffisait à lui-même sans l’intervention, certes tardive, d’un T-800 vieillissant (?) qui aurait développé des émotions (??) et coulerait des jours heureux en famille (???), et Linda Hamilton, sévèrement bur(i)née, s’en sort très bien toute seule avec ses deux nouvelles copines (Natalia Reyes et surtout Mackenzie Davis, la vraie surprise du film) dans un parfait mélange de classe, de vigueur et de badass attitude avec yeux revolver et lance-roquettes en bandoulière.

En comparaison, Gabriel Luna, dans le rôle du nouveau Terminator tueur (modèle Rev-9), a lui le charisme d’un cake au jambon, loin, très loin de la minéralité inquiétante de Robert Patrick dont il essaye visiblement et de s’inspirer (sans succès), et de singer (sans scrupule). Plaisant mais sans surprise, ce sixième opus d’une saga qui n’arrive décidément pas à se réinventer enchaîne mécaniquement poursuites endiablées, bastons musclées, scènes explicatives croulant sous la révélation des enjeux et séquences tire-larmes où l’on devise sur le destin et les choix à faire et blablabla… Ça fait évidemment très vieux con de dire ça, mais vraiment, vraiment, c’était mieux avant.


Tim Miller sur SEUIL CRITIQUE(S) : Deadpool.

Terminator - Dark fate
Tag(s) : #Films

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