Et c’est reparti, on y retourne, bilan d’une nouvelle année cinéma qui a vu l’émergence de deux nouvelles cinéastes prometteuses (Charlotte Wells et Iris Kaltenbäck), la consécration d’une autre (Justine Triet, adoubée à Cannes), le retour d’un cinéaste au meilleur de sa forme après plusieurs films décevants (David Fincher), et enfin Ari Aster qui persiste et signe, s’affirmant comme l’un des cinéastes les plus singuliers de sa génération.
Top du top
1 / Aftersun : "Pour son premier long métrage, Charlotte Wells a investi son propre passé (tout est parti d’une photo d’elle, à 5 ans, et de son père en vacances en Espagne) pour nourrir une quête des souvenirs, composer un kaléidoscope mémoriel qui interroge la perte du père dans la construction à venir, intime et sociale, d’une jeune fille hantée par ce manque". [Lire la critique]
2 / Le ravissement : "Iris Kaltenbäck passe à la trappe la moindre explication psychologisante : tout est à déceler chez Lydia, son héroïne. Dans son visage et ses regards, ses silences et ses attitudes. Kaltenbäck, au fil d’une mise en scène maîtrisée qui ne cherche jamais à dramatiser le récit, l’observe dans sa dérive sociale et sentimentale, mais surtout vers un intime inconnu". [Lire la critique]
3 / Anatomie d’une chute : "Avec une précision quasi chirurgicale, Justine Triet montre, démontre et démonte toute la complexité des rapports qui peuvent se jouer (et se nouer, jusqu’à l’inextricable) dans un couple. De ceux qui s’établissent face aux attentes de la société auxquelles un couple est inévitablement renvoyé, et finalement jugé". [Lire la critique]
4 / The killer : "The killer n’entend pas réinventer le film du tueur pro à qui on ne l’a fait pas, mais plutôt jouer avec ses codes pour le vider de ses atours (de la violence décomplexée, de beaux gunfights, un tueur que l’on prend en sympathie parce que trop cool…) et en proposer une relecture rêche, inscrite dans son époque (et ce qu’elle dit de celle-ci)". [Lire la critique]
5 / Beau is afraid : "Entre un Michel Gondry névrotique et un Charlie Kaufman puissance mille, du brio au grotesque, de l’imaginaire à l’éventuel, d’un monde à un autre, Beau is afraid devrait, logiquement, cliver à mort tant Ari Aster, dans un grand geste fou et radical, ne fait rien pour qu’on aime son film, et rien non plus pour qu’on n’arrête pas d’y penser". [Lire la critique]
6 / Tár
7 / Burning days
8 / Of an age
9 / La femme de Tchaïkovski
10 / La passion de Dodin Bouffant
Flop du flop
1 / The whale : "Il y a dans The whale, il y a dans chacune de ses situations et chacun de ses enjeux comme une sorte de bourrage, de lourdeur doloriste. C’est du mélodrame XXL où tout est fait pour exiger de nous de l’empathie, accentuer les peines et le désespoir des personnages, tous plus inconsistants et pénibles les uns que les autres". [Lire la critique]
2 / Passages : "Scénario, mise en scène, intentions, interprétations, rien ne fait envie. Sachs avait la matière, de l’or dans les mains, mais pour en faire quoi ? Un film irritant et jamais loin d’être détestable, en vérité. Un long récit sans chair et sans passion où tout le monde trimballe un malheur existentiel plus risible et pathétique qu’éventuellement touchant". [Lire la critique]
3 / Arrête avec tes mensonges : "Un machin d’une fadeur extrême qui ferait passer un téléfilm de France 3 Régions pour du Bergman. Tout ici est mal joué, mal dialogué, mal filmé, comme si Olivier Peyon avait décidé, conscient soudain de son incapacité à s’emparer cinématographiquement du texte de Besson, de faire une croix sur la moindre ambition narrative et formelle". [Lire la critique]
4 / L’été dernier : "On attendait plus de venin, de désordre, voire quelque chose d’animal, une perte totale de repères, pour les protagonistes comme pour le spectateur. À la place ça ronronne, ça ronfle, ça bande mou, ça s’enfile de grands verres de vin blanc en donnant l’impression de réfléchir sur la vie, les sentiments, le cul et tout le tralala". [Lire la critique]
5 / Mission : Impossible - Dead reckoning : "Et le film de révéler, in fine, un vide conceptuel qui condamne l’expérience cinématographique qu’il cherche à proposer à l’insignifiance, au lisse, à l’ennui. Qu’il paraît loin désormais le temps de la cérébralité sophistiquée d’un De Palma, de la flamboyance décomplexée d’un Woo ou du fun intelligent de Protocole fantôme…". [Lire la critique]
6 / Killers of the flower moon
7 / Oppenheimer
8 / Carmen
9 / The son
10 / Acide
Bonus : les 10 meilleures séries de 2023
1 / Succession - Saison 4
2 / The bear - Saison 2
3 / D'argent et de sang - Partie 1
4 / Extraordinary - Saison 1
5 / Anatomie d'un divorce (mini-série)
6 / La nuit où Laurier Gaudreault s'est réveillé (mini-série)
7 / Machos alfa - Saison 1
8 / Opérations spéciales : Lioness - Saison 1
9 / Lessons in chemistry (mini-série)
10 / Le pouvoir - Saison 1